UNE AUTRE PARTIE DOIT SE JOUER.

photo régionales

Pendant l’entre-deux tours, nous profilons ce que pourra être le second….. et l’avenir

Prenons un instant, exemple sur l’histoire : nous sommes au 3° siècle avant Jésus Christ. Pyrrhus, est le plus redoutable adversaire des premiers temps de la Rome Antique. Il emporte une terrible victoire sur Rome, terrible car il y voit décimer ses troupes. Lui-même dira : « encore une victoire comme celle-ci et nous serons complètement défaits ». Ce dimanche de second tour, c’est quelque chose comme une victoire à la Pyrrhus que la droite classique a remporté.
Car, droite et gauche confondues, comme le furent nos électorats ce dimanche au moins en PACA et dans le Nord, peuvent méditer sur ces victoires qui coûtent cher et n’éteignent pas les incendies. Certes, je me réjouis que le Front National n’emporte aucune région ; le premier tour à cet égard avait sonné le tocsin.

Mais les enseignements de ce premier tour ne doivent pas être immédiatement passés par pertes et profits comme nous savons si bien le faire au lendemain de combats électoraux sans avantage très net.

Le 6 décembre, les françaises et les français ont clairement indiqué qu’ils voulaient « autre chose », qu’ils attendaient mieux de leurs dirigeants politiques. La semaine suivante, ils ont « corrigé le tir » effarés à l’idée que leur colère puisse faire « basculer » leur paysage politique. Mais la volonté du premier tour demeure. Ne pas l’entendre serait une erreur cruciale, non seulement pour 2017 mais pour la vie politique française tout simplement.
Nous avons perdu un peu de nous, en ces élections régionales, car la preuve est désormais faite que, pour endiguer le seul FN, du moins dans certaines régions, l’alliance de la gauche et de la droite y suffit à peine. Et il faut bien se dire que cette sorte de Front Républicain, c’est « comme l’honneur ou les allumettes », ça ne sert qu’une fois.

Son usage, au lieu de faire baisser le FN,  risque de le faire monter lors de  l’élection suivante, car les électeurs cherchent une alternative.
Désormais, il va falloir s’interroger sur ce qui fait s’élever si haut le FN. Ses propos et son programme sont excessifs. Nous le savons. Et si nous sommes profondément hostiles à ses solutions, il a souvent raison dans le constat. Il prône l’intolérance ? C’est vrai, mais c’est peut être aussi que, par facilité, pour ne pas dire par petite lâcheté, nous avons tout trop toléré. Par souci de consensus, nous avons accepté de nous aligner sur une sorte de pensée unique qui nivelle par le bas. Le Front National, lui, est dans le « dissensus » démocratique. Aujourd’hui c’est ce qui fait sa force. Ses électeurs se renouvellent, mieux se régénèrent. « Encore une victoire comme celle de ce dimanche – dirait Pyrrhus – et nous serons défaits ».
Il faut réinventer une droite républicaine.

Il faut réinventer la politique.

Il faut moderniser la République.

Il faut clarifier cette notion d’identité nationale et cesser de se culpabiliser à la moindre occasion.

Il faut un choc pour l’emploi et aider nos entreprises à retrouver vitalité et dynamisme.

Il faut imaginer un système éducatif qui, en apportant des connaissances profondes et identiques permette, demain, non pas d’élever des générations uniformes mais des générations dotées des outils pour s’insérer pleinement dans la République. Si nos enfants français ne connaissent rien du temps des Lumières où des livres de Victor Hugo, il y a peu de chances que des enfants venus d’autres horizons s’inspirent de cet esprit si français.
Si nous ne parvenons pas à combler ce fossé qui s’est ouvert entre le peuple et ses représentants, demain c’est un précipice politique qui s’ouvrira sous nos pieds. Je ne dis pas que la tâche est facile, d’autant que chacun de nous, y a une part de responsabilité. Je dis seulement que le chantier est ouvert et que ce sera vision du monde contre vision du monde. Aux Régionales, nous avons fait de la résistance au front national.

Maintenant, la résistance, ça suffit.

Dès aujourd’hui, c’est une autre partie qui doit se jouer.

Celle de la reconquête des esprits, celle d’une identité retrouvée, celle d’une alternative crédible pour temps de crise.